La Galerie de Miss Rey nous présente sa toute première exposition collective, qui se veut aussi la toute dernière de l’année 2020, intitulée Popul’Art.
Clea Reynolds est un peu l’âme et le cœur du patrimoine artistique de Chambly. Celle qui a ouvert sa Galerie sur l’avenue Bourgogne, il y a deux ans et demi, s’y consacre depuis à offrir une belle visibilité aux peintres et aux sculpteurs qui y exposent leurs œuvres, en plus d’organiser des événements-bénéfices et culturels qui se veulent rassembleurs dans son quartier.
Un rayonnement pour tous
La pandémie aura rendu les affaires particulièrement difficiles pour les artistes et commerçants. Mme Reynolds a jugé qu’il fallait « agir vite » et penser, comme elle a l’habitude de le faire, à proposer une formule adaptée aux besoins de la communauté artistique, tant pour les créateurs que pour les amateurs d’art. À défaut d’organiser des expositions individuelles successives, elle a plutôt eu l’idée de réunir les œuvres de ses huit artistes permanents pour offrir aux visiteurs l’exposition collective Popul’Art, du 12 novembre au 31 décembre, afin de « garder les arts vivants ». Elle est ouverte aux visiteurs dans le respect des normes sanitaires, pour un maximum de neuf personnes à l’intérieur de la galerie.
Parmi les créateurs, on compte nulle autre que sa maman, Jeanne Michaud, puis Manon Marchand, Céline Martel, Dan Nadon, Édith Auclair et les artistes dits « grands-maîtres » en beaux-arts, Christine Gagné, France Malo et François Faucher.
Une histoire de famille
Clea entame la visite en montrant les œuvres de sa mère, Jeanne Michaud, une artiste qu’elle décrit comme étant complète et polyvalente, amoureuse des arts à tous les égards. Elle nous fait découvrir ses aquarelles vives, empreintes de spiritualité, de lumière et d’émotion. « Maman est atteinte d’Alzheimer. Cette dernière collection, curieusement, est celle dont elle se souvient le moins, parce qu’elle se rappelle surtout des œuvres auxquelles une forte émotion est associée. C’est assez particulier! », explique Mme Reynolds avec un éclat dans le regard qui en dit long, même si son sourire est caché par le masque anti-COVID.
Pour Clea, œuvrer à faire vivre l’art était inévitable dans la poursuite de ses ambitions de carrière, puisque cet appel des arts sous diverses formes coule dans son sang. « Mon père aussi était très cultivé. Il aimait beaucoup la musique classique. Ça a évidemment beaucoup plu à ma mère. Les œuvres de maman auront toujours une place dans ma galerie. L’art est un fil conducteur pour ma mère, et je pense que c’est le cas pour bien des artistes. Les artistes sont très sensibles, notamment aux événements et à leur environnement, et vont l’exprimer dans ce qu’ils créent. Ceux que j’expose ne sont pas motivés par le besoin machinal de produire à la chaîne pour vendre, mais plutôt par un désir de partager leur perception du monde. »
Une variété appréciable
Partageant la même pièce appelée Passion, des œuvres de l’artiste professionnelle bien établie Christine Gagné sont installées sur deux autres murs adjacents. C’est un style mariant réalisme et fantaisie que l’on reconnaît particulièrement à ses sculptures de femmes-elfes, pourvues d’ailes, de fleurs et de couleurs différentes. « Elle utilise une technique patinée, qui consiste à faire oxyder la peinture sur le bronze. Kiki a commencé dans le dessin, puis s’est tournée vers la sculpture, son vrai amour. Elle a une expérience en mode dont elle se sert aussi. » Des toiles qu’elle a aussi peintes, presque photographiques, nous présentent un idéal féminin qui nous transperce du regard, sous une belle coiffe tirée des années 30 à 50 et un chapeau distingué. « Cette année, elle s’est remise à la peinture. Dernièrement, elle travaille sur l’environnement de ses personnages, qu’elle intègre un peu plus à ses œuvres. »
La pièce nommée Terre est apaisante, pour le blanc dominant de ses murs et des toiles qui y sont exposées, mais que les artistes Céline Martel et Édith Auclair dynamisent par leurs touches personnelles respectives. « Ce sont des toiles qui sont dans des tons qui se marient bien avec le brun », une couleur que l’on retrouve en minorité sur les toiles de Céline Martel, qui y intègre chaque fois un petit carré tantôt doré, tantôt argenté, pour casser la douceur du blanc avec modernisme, des flèches et des lignes parallèles pour rappeler le tumulte de la vie et la multitude de possibilités qui s’offrent à nous. Édith Auclair, quant à elle, joue des perceptions un peu trompe-l’œil, en incorporant des visages émotifs de façon subtile et astucieuse.
Dans les deux autres pièces, de magnifiques toiles signées Dan Nadon, qui rappellent les couleurs des récifs coralliens, des sculptures en Plexiglas de la collection de Fay, des toiles de Manon Marchand inspirées de ses randonnées pédestres, et le vibrationnisme musical, nerveux et ludique de François Faucher.
Clea explique que deux expositions qui devaient avoir lieu au Pôle culturel de Chambly ont malheureusement été annulées. « Mais ce n’est que partie remise. » Elle promet aussi la tenue d’un prochain art battle dans le stationnement de sa galerie, cet événement qui connaît chaque fois un grand succès et qui profite aussi à des organismes de charité auxquels la galerie contribue, comme POSA Source des Monts.
Mme Reynolds entend poursuivre la vente d’œuvres jusqu’à Noël et continuer de créer des partenariats avec les commerces voisins, desquels elle est solidaire, dont la microbrasserie Délire et Délices et FG Chocolatiers, qui fournissent souvent boissons et chocolats chauds lors de ses événements, comme ce fut le cas au Village de Noël au début du mois. « On a vraiment une belle complicité à Chambly. » La programmation 2021 de la Galerie de Miss Rey en est une à surveiller.
Source: Journal de Chambly
Par: Chloé-Anne Touma